Souvenir de vacances
Août le soir, sur mon petit banc de jardin tourangeau
Il y a un moment, pendant mes vacances estivales, que j’attends chaque jour avec impatience et une fidélité presque rituelle.
Ce n’est ni le matin au potager, ni l’après-midi en famille ou entre amis, mais le soir, quand le jour s’étire encore un peu… avant de s’effacer.
Je m’assois sur le banc devant la maison, un verre de Vouvray à la main.
Face à moi, la forêt s’embrase doucement sous la lumière dorée, qui tend à devenir rose, comme dans un Sisley hivernal.
Les rayons bas du soleil se posent sur chaque feuille, comme s’ils voulaient les envelopper d’un dernier éclat avant la nuit.
Devant moi, les fleurs continuent d’attirer leurs visiteurs tardifs. Les abeilles au dos de velours beige et les insectes papillons butinent encore, insouciants du temps qui passe. Ce ballet discret ajoute à la magie de l’instant, entre silence et bruissements d’ailes, entre les restes de la chaleur du jour et l’air frais nocturne naissant.
C’est un rendez-vous tout simple, sans fioritures, mais immuable pour moi, qui ne demande rien d’autre que d’être vécu.
Un moment suspendu où tout s’aligne : la nature, la lumière, le goût de l’excellent vin, et la sensation profonde d’être exactement là où je suis, à ma place.