Amélie - Coeur Battant, Corps Patient
Quand la maladie vous freine… et vous montre un autre chemin

Avant la maladie : tout pour le travail, rien pour soi
Avant la maladie, ma vie ressemblait à celle de beaucoup d'autres. Une vie dense, rythmée, occupée jusqu'à la dernière minute par le travail. J'étais pleinement engagée dans mon métier d'avocate, souvent happée par l'urgence des dossiers, par la charge mentale, par l'envie — aussi — de trop bien faire. Je me disais comme tant d'autres, à propos d'envies personnelles : je ferai ça plus tard, quand j'aurai le temps. Mais ce temps-là, je ne le prenais jamais.
La maladie, un bouleversement… et une ouverture inattendue
Puis la maladie est arrivée. Elle a posé sa main lourde sur mes journées, sur mon corps, sur ma trajectoire. Elle a imposé un ralentissement brutal, sans négociation possible. Ce que je prenais pour acquis — mon énergie, mon autonomie, ma capacité à courir après le temps — m'a soudainement échappé.
Le divertissement, un allié vital
Et c'est là que le mot divertissement a pris un sens que je n'avais jamais vraiment saisi avant. Quand on est malade, ce n'est plus seulement une question de « loisir » ou de « passer le temps ». Se divertir devient vital.
Il ne s'agit pas de combler un vide, mais de résister à l'usure. Résister à la douleur, à la fatigue, aux angoisses pour l'avenir, à l'ennui parfois pesant des jours où l'on ne peut pas faire ce que l'on voudrait. Le divertissement devient une forme d'équilibre et parfois même de survie intérieure.
Résister à la sensation de ne plus être que malade.
Redécouvrir des activités oubliées
Petit à petit, j'ai redécouvert des activités que je laissais de côté depuis des années : la cuisine, la peinture, le dessin, l'écriture, la lecture. Des occupations qui me font oublier, un instant, que je suis malade. Des activités que je négligeais autrefois, trop happée par le travail.
🍲 La cuisine
La cuisine est devenue un temps de "respiration" en journée. Pas forcément gastronomique, mais créative, réconfortante, tournée vers le plaisir et le partage. Il y a quelque chose de profondément réparateur et gratifiant à transformer quelques ingrédients en quelque chose de beau et de bon pour soi et/ou pour l'autre/les autres.
🎨 La peinture et le dessin
La peinture et le dessin, eux, m'offrent un espace sans attente, sans performance. Juste un endroit sans jugement où les gestes peuvent s'exprimer librement, où le temps semble suspendu, où la fatigue et la douleur s'éloignent un peu...
📚 L'écriture et la lecture
L'écriture et la lecture sont restées mes alliées fidèles. Lire m'ouvre d'autres mondes quand le réel devient trop lourd. Écrire me permet d'alléger le fardeau, de poser les émotions, d'en faire parfois quelque chose d'utile pour moi (en prenant du recul) et de partage pour d'autres.
🎵 La musique
Je tente aussi, doucement, de me réapproprier la musique. J'essaie de libérer du temps pour me remettre au piano. Ce n'est pas simple, entre la fatigue, l'agenda médical et professionnel, mais j'en ressens le besoin. Rejouer, même quelques minutes, me permettrait de retrouver ce rapport apaisant à la musique que j'avais laissé de côté...retrouver ce geste familier, ces notes qui apaisent, ce plaisir simple de jouer quelques notes pour soi.
J'aimerais aussi reprendre le violoncelle, un instrument que j'aime profondément. Mais ce n'est plus possible. Les douleurs articulaires et musculaires sont devenues trop envahissantes pour cet instrument exigeant. Ce renoncement m'a coûté. Il a fallu l'accepter. Et dans ce deuil-là, j'ai aussi appris à chercher la musique ailleurs, autrement.
"Recycler" les émotions pour mieux tenir
Il y a aussi, dans ce chemin, une nécessité plus intime, presque silencieuse : celle de "recycler" les émotions. Dans ma profession, défendre les malades, leurs proches, porter les larmes et les douleurs de tant d'histoires humaines laisse des traces. Cela demande beaucoup de ressources, que la maladie a parfois bien entamées.
Alors ces moments créatifs sont devenus plus qu'un refuge : ils sont devenus vitaux. Ce sont mes sas de décompression, mes exutoires. Ils me permettent de ne pas laisser s'accumuler en silence tout ce qui me traverse.
Créer, lire, écrire, même cuisiner, sont devenus mes propres espaces de recyclage émotionnel, mes façons de continuer à tenir debout et d'accompagner les autres sans me perdre moi-même.
Ce n'est pas du temps perdu
Ces activités ne sont pas des remèdes miracles. Elles ne guérissent pas. Mais elles font partie de l'équilibre fragile qui me permet de continuer à avancer, à tenir, à me sentir vivante.
Je n'aurais jamais pris ce temps avant d'être malade. Je croyais toujours que j'avais mieux à faire. Aujourd'hui, je sais que ce temps-là est précieux, qu'il n'est ni perdu ni accessoire.
Un message d'espoir
Et si j'en parle ici, ce n'est pas pour faire l'éloge du loisir, mais pour dire à ceux et celles qui traversent la maladie qu'ils peuvent se donner LA permission. La permission, sans culpabilité, de s'évader, de créer, de se distraire, même sans but, même sans performance. Parce que ce n'est pas du temps perdu. C'est du temps pour soi et donc pour les autres.
Quand on ne peut plus courir après le temps, on apprend parfois à en faire quelque chose de beau.
✨ Activités apaisantes à redécouvrir
👉 Quelques suggestions pour se reconnecter à soi-même malgré la maladie :
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