Amélie - Coeur Battant, Corps Patient

On dit souvent que la sensibilité est un défaut dans le monde professionnel, qu'il faut la contenir, la gommer, voire la taire. Surtout dans les arènes du contentieux.
Pourtant, d'une manière générale, c'est exactement l'inverse : la sensibilité est une véritable compétence.
Et dans mon métier d'avocate aux côtés des personnes malades ou en situation de handicap, elle est justement un levier d'intuition, de précision, et de justesse. Je le constate tous les jours, notamment dans des matières exigeant une analyse approfondie avec une attention particulière aux détails.
Une compétence essentielle pour l'avocat
Être une avocate sensible me dote de capacités à percevoir des nuances subtiles dans les dossiers de mes clients, d'identifier des éléments qui pourraient paraître mineurs alors qu'ils sont cruciaux pour élaborer les stratégies les plus efficaces.
Cette approche approfondie et "sur-mesure" contraste avec la superficialité et les "écritures-type" de certains confrères qui pratiquent en mode "usine".
De mon côté, je vais tout naturellement chercher au fond des dossiers ce que d'autres n'iraient pas voir. Derrière les pièces, derrière les certificats, derrière des expertises parfois incomplètes, je repère des petits détails qui peuvent être déterminants.
Sentir ce que d'autres ne voient pas
Cette sensibilité, je l'ai toujours eue, mais elle s'est affinée avec le temps, le parcours, et surtout la maladie. Lorsque je travaille un dossier, je ne me contente jamais d'enchaîner des "modèles d'actes" ou de recourir à des raisonnements standards.
Je sais combien certains détails que nous vivons, nous malades, invisibles pour d'autres, font toute la différence quand ils sont portés devant un expert ou un juge.
Ensuite, il est vrai que je peux mieux comprendre les situations, mieux ressentir les injustices et donc au final mieux les décrire et donc mieux défendre mes clients.
La preuve par la science : sans émotion, pas de bonne décision
Les recherches en neurosciences soutiennent l'importance des émotions dans le processus décisionnel.
Le neuroscientifique António Damásio a démontré que les individus ayant des lésions dans les régions cérébrales associées aux processus émotionnels rencontrent des difficultés à prendre des décisions (voire en prennent de mauvaises), quand bien même leurs capacités intellectuelles restent intactes.
Ces patients, bien qu'ayant un raisonnement logique préservé, peinent à choisir entre différentes options, illustrant ainsi le rôle fondamental des émotions dans la prise de décision (Philonomist).
L'hypothèse du marqueur somatique : notre boussole intérieure
Damásio a introduit l'hypothèse du marqueur somatique, selon laquelle nos expériences passées laissent des empreintes émotionnelles dans notre chair et qui guident nos choix futurs.
Ces "marqueurs" sont des signaux corporels associés à des émotions spécifiques, qui nous aident, un peu comme une boussole interne, à évaluer rapidement les options qui s'offrent à nous et à éviter celles qui pourraient être préjudiciables (Wikipédia - Marqueur somatique).
Sans émotion, pas d'arbitrage pertinent : ce sont nos émotions et nos ressentis, nés de nos expériences, qui nous guident vers les bonnes options.
Ainsi, loin d'être un obstacle, la sensibilité enrichit notre capacité à naviguer dans des situations complexes en nous fournissant des indications précieuses basées sur nos ressentis.
Même les bons traders sont sensibles 🙂
Des études suggèrent que les traders dépourvus de réponses émotionnelles adéquates prennent des décisions moins performantes, car ils ne peuvent pas évaluer correctement les risques et les bénéfices associés à leurs choix (Cairn.info).
Cela souligne l'importance de l'intelligence émotionnelle dans des environnements où les décisions rapides et judicieuses sont cruciales.
Le résultat : un travail en profondeur pour chaque client
C'est cette approche sensible qui me permet d'aller au bout des dossiers, sans céder ni à la facilité ni au « vite fait ». Parce que la vie de mes clients ne se résume pas à quelques lignes ou quelques pièces. Parce que chaque détail peut porter, ou non, ses chances de succès.
En matière de santé, de handicap, de souffrance, on ne peut pas se contenter de l'approximation. Les contentieux se gagnent dans les subtilités et dans l'humain. Et cela, seule la sensibilité bien assumée permet de le voir et de (bien) le défendre.
Elle permet une compréhension plus fine des situations, une analyse détaillée des informations et une prise de décision éclairée.
Loin d'être une faiblesse, elle constitue donc une compétence précieuse.
Travailler en surface, c'est passer à côté de la vérité. Être sensible, c'est accepter de plonger dans sa complexité.
Et pour mes clients, cela fait souvent la différence entre l'échec et la réussite.
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