Au cœur des luttes sociales du début du XXe siècle, le procès de Jules Durand se dresse comme un élément marquant de l’injustice judiciaire, témoignant des tensions exacerbées entre le monde ouvrier et le patronat.
Jules Durand, syndicaliste fervent, s’est illustré par son opposition résolue à l’industrialisation grandissante sur les docks du Havre en 1910, revendiquant une amélioration des conditions salariales pour ses camarades ouvriers. Sa lutte, emblématique de la résistance face à l’essor du machinisme, l’a placé en première ligne dans le combat pour la justice sociale.
Cependant, le procès qui s’ensuivit fut marqué par une iniquité flagrante : absence de preuves matérielles, jury partial, reflet d’une époque où la lutte des classes atteignait son paroxysme. Défendu par René Coty, futur président de la République, mais alors jeune avocat, Durand fut victime d’une erreur judiciaire historique, condamné à mort avant d’être réhabilité par la Cour de cassation. Cette affaire, souvent comparée à une «seconde affaire Dreyfus», a suscité une mobilisation massive, notamment de la Ligue des droits de l’homme, en faveur de sa libération.
Malgré sa réhabilitation en 1918, les séquelles de cette affaire sur Jules Durand furent tragiques : il perdit la raison et finit ses jours dans un hôpital psychiatrique en 1926. L’affaire Durand demeure un symbole puissant de l’injustice judiciaire et de la lutte des classes rappelant les combats menés pour la justice et l’égalité.
En conclusion, le procès de Jules Durand reste un emblème de la lutte des classes et de l’erreur judiciaire.