Dans un rapport intitulé « Faire de la France une économie de rupture technologique », remis le 07/02/2020 aux ministères de l’économie et des finances, et de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, 10 marchés ont été identifiés comme « nécessitant une stratégie d’accélération accélérée », parmi lesquels la cybersécurité.
La cybersécurité est le pilier fondamental sans lequel une véritable économie numérique ne peut se mettre en place et prospérer . Elle garantit que les systèmes numériques sont suffisamment sécurisés.
La confiance numérique comprend plusieurs volets : la protection des systèmes d’information des défaillances/accidents et attaques, ainsi que les moyens numériques sécurisés pour instaurer la confiance dans son environnement (gestion des identités, communications sécurisées, objets connectées, etc.). Elle est un enjeu stratégique aujourd’hui selon trois dimensions : sécuritaire-de souveraineté, sociétale et économique.
Ce marché est appelé à connaître une forte expansion en raison de:
- l’augmentation du nombre de cyberattaques (+ 61 % par an entre 2014 et 2018),
- les obligations réglementaires en matière de cybersécurité (RGPD, directive NIS en 2018),
- le développement des nouvelles technologies induisant de nouvelles menaces (IoT, stockage de données, IA).
Néanmoins, la filière française accuse un retard par rapport aux concurrents étrangers non-européens, notamment américains.
En effet, des barrières viennent retarder son développement :
- une pénurie d’ingénieurs R&D dans le secteur ;
- une prise de conscience insuffisante des enjeux cyber par les entreprises françaises, en particulier les PME ;
- un manque de structure du secteur qui nuit à sa visibilité et à sa capacité à s’imposer sur les marchés ;
- la réussite de la filière qui ne peut se faire qu’en résonnant à l’échelle européenne, comme en témoigne le fait que la cybersécurité ait été identifiée comme l’une des 6 chaines de valeur stratégique de l’Union Européenne.
Pour autant, la France dispose d’un riche tissu scientifique et industriel en cybersécurité, composé de laboratoires travaillant sur des technologies très émergentes, de grands groupes, leaders mondiaux sur leurs produits, ainsi que d’un vivier d’environ 850 start-ups, PME et ETI très performantes et novatrices.
Des initiatives nationales visant au développement de la filière ont d’ores et déjà été lancées à l’instar du Comité stratégique de filière (CSF) «Industries de sécurité», la mission de préfiguration d’un campus cyber confiée à Michel Van Den Berghe (Orange Cyberdéfense) ou encore le Grand défi IA/cyber dans le cadre du Conseil de l’innovation.
Les impacts attendus du programme d’accélération doivent être de deux types :
– sur la prise en compte de la dimension cybersécurité par les filières applicatives, notamment celles visées par le pacte productif et les autres CSF, qui utilisent de plus en plus de numérique ;
– sur le développement de nouveaux produits et services de cybersécurité notamment avec des objectifs de souveraineté. L’enjeu est de hisser l’offre française notamment des PME au rang mondial, de faire de la France un moteur de l’Europe en la matière, et de conquérir des marchés étrangers à partir de briques technologiques maîtrisées.