Le 20 août 1857 marque une date clef dans l’histoire de la littérature française, celle du procès de Charles Baudelaire pour son recueil «Les Fleurs du mal», accusé d’outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs.
Le procureur général Ernest Pinard dirige un réquisitoire virulent contre Baudelaire, reprochant à sa poésie de s’éloigner du sens de la pudeur et de flirter avec la lascivité, tant dans le fond que dans la forme. La défense, assurée par Maître Chaix d’Este d’Ange, plaide l’indépendance de l’artiste, mais ne parvient pas à éviter la condamnation de Baudelaire et de ses éditeurs à une amende de 100 francs chacun, ainsi qu’au retrait de six poèmes du recueil. 📖
Ce procès s’inscrit dans un contexte social et littéraire particulier, où, malgré un certain libéralisme et des mœurs relâchées, la justice poursuit activement les œuvres jugées immorales. Il soulève également la question cruciale de la liberté d’expression, plus de cinquante ans après l’abolition de la censure par la Révolution Française. Malgré le peu de soutien de la presse, quelques figures telles qu’Aristide Briand ou Prosper Mérimée se rangent du côté de Baudelaire. ⚖️
La réhabilitation posthume de «Les Fleurs du mal» en 1949, annulant la condamnation initiale et permettant une réédition de l’œuvre originale, témoigne de l’évolution des mœurs et de la perception de la liberté d’expression. Ce procès, et sa résolution près d’un siècle plus tard, soulignent l’importance de la lutte pour l’indépendance artistique et la reconnaissance posthume du génie de Baudelaire.
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